Cours d’ethnomédecine de Christian Busser, docteur en pharmacie et en ethnologie
(référence : LICENCE 3 Semestre 6 Parcours Ethnologie UFR SSPSD / 2020 SO20FM51, ethnopharmacologie de 12 heures)
les mercredi de 16 à 19h aux 4 dates suivantes : Me 17.3, 24.3, 31.3, 7.4.2021 (évaluation écrite pour les étudiants en ethnologie mercredi 7.4 de 18 h à 19h) en salle 3213 au-dessus des amphithéâtres.
Ouvert au public
Département d'Ethnologie 22 rue Descartes à Strasbourg (Esplanade) ; l’accès se trouve à l’arrière du bâtiment « Le Patio » (entrée principale).
Cours 1
1.Autour d’une définition
Sources écrites : médecine savante
Sources orale
Définition
L’ethnomédecine pourrait être définie comme l’ethnoscience qui a pour finalité la compréhension des pratiques et des représentations relatives à la santé et à la maladie dans les différentes cultures ( >civilisations) principalement à travers l’étude des médecines traditionnelles contemporaines (=terrain)
Autre définition
l’ethnomédecine se préoccupe :
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Elle permet :
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Sous l’angle d’une anthropologie de la maladie, elle renvoie à :
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2. Reformulation moderne d’une démarche ancienne
L’ethnomédecine est une discipline récente qui cherche son autonomie.
Nécessité de la reformulation moderne d'une démarche ancienne avec l’exemple d’ethnopharmacologie ( Dos Santos) :
La principale caractéristique de la nouvelle discipline est le double aspect qu'elle revêt, de continuité avec une perspective ancienne et de reformulation, en profondeur, des
objectifs et des méthodes. Dans la mesure où les usages des substances naturelles font partie de savoirs préexistants, notamment vernaculaires, la pharmacognosie et la pharmacologie modernes ont
eu à affronter dès le départ les tâches de type "ethnopharmacologique" : déterminer les ingrédients constituant tel remède ou tel poison vernaculaire, cerner les modes de préparation ; analyser,
pour chaque ingrédient, avec les moyens disponibles à chaque époque, sa composition chimique; tenter de repérer, dans chaque cas, la "substance" ou le "principe actif" qui pourrait être
responsable de l'activité constatée et en décrire les mécanismes.
Comment s’est constituée l’ethnomédecine : aux Etats-
L’anthropologie dite médicale est, quant à elle, d’autant plus sûrement promise à un avenir de
sur-
Les classements typologiques s’effectuent, en effet, en tous sens et, pour l’essentiel, s’appliquent à
la fois à l’ensemble des secteurs qui composeraient la sous-
Site internet donnant le texte de Genest :
http://www.erudit.org/revue/as/1978/v2/n3/000895ar.pdf
L’épidémiologie se préoccupe essentiellement d’établir des corrélations entre l’environnement social ou naturel et les maladies endémiques ou épidémiques ; elle peut être conçue dans un sens très sociologique et chercher explicitement à mettre en relation coutumes ou modes d’habitat et maladies spécifiques ; elle n’est pas non plus sans finalités pratiques, puisque les modifications de divers ordres consécutives aux déplacements de population, par exemple, risquent d’entraîner l’effacement, l’apparition ou la réapparition de maladies. Genest, s’appuyant sur les travaux de H. Fabrega (1972), rappelle qu’une relation a été inférée (mais non prouvée) entre la mastication du bétel et le cancer de la bouche, et mentionne la relation, plus sophistiquée, qui a pu être établie entre le passage de la vie en montagne à la vie en plaine et la réapparition de la malaria ; cette relation fait intervenir simultanément des changements d’habitat (maisons à étages en montagne, maisons à même le sol en plaine), des changements dans l’organisation du travail (stabulation en montagne, pâture libre en plaine) qui expliquent la disparition des mécanismes de protection contre l’anophèle.
La finalité appliquée de la recherche est à l’évidence encore plus marquée dans les études consacrées aux soins en institution, qui concernent plus particulièrement les anthropologues par l’attention qu’elles portent aux relations entre corps médical et patients ou entre différentes catégories du personnel médical,
et dans les études de santé qui s’intéressent soit à des populations spécifiques, comme les personnes âgées, soit à des comportements spécifiques, comme la toxicomanie.
L’ethnomédecine constituerait, au terme de cette division, la part la plus anthropologique de l’anthropologie médicale, dans la mesure où elle privilégie plus nettement l’étude du rapport entre les maladies ou les modalités de leur traitement et l’organisation sociale des populations considérées ; mais elle ne serait pas pour autant de façon exclusive l’étude de la médecine des autres, des peuples non occidentaux, dans la mesure où elle s’applique aux comportements relatifs à la maladie en général, dans la mesure aussi où le doublet médecine savante/médecine populaire est attesté dans de nombreuses cultures.
Une première difficulté apparaît néanmoins en ce point, car le caractère très officiel d’un
certain nombre de croyances relatives à la maladie dans certaines sociétés (croyances qui entraînent tout naturellement le recours à un certain nombre de procédures et de thérapeutes) ne saurait
avoir pour pendant le caractère officieux que prennent certaines croyances populaires dans les sociétés où une tradition médicale savante autonome s’est affirmée, même si ces croyances peuvent
apparaître comme l’expression de logiques symboliques comparables ; pour dire les choses autrement, il faut souligner que le rapport vécu à la maladie ne se réduit pas à l’opposition
médecine savante/médecine populaire ou médecine officielle/médecine officieuse, celle-
Car bien des aspects de ce rapport à la maladie sont liés au vécu personnel et à des représentations
symboliques, propres à chacun, comme c’est le cas dans les rêves.
Anthropologie de la maladie et notions d’illness, disease, sickness.
Jusqu'à la fin des années 60, les travaux de l’anthropologie médicale portaient sur les pratiques thérapeutiques et le discours des thérapeutes.
A partir des années 70, il y a un changement d’orientation. De plus en plus souvent, l’intérêt des
chercheurs s’est porté sur le discours profane de la maladie et sur l’objet de la maladie en tant que tel. Ce changement s’est accompagné d’une critique du rôle de modèle que jouait la conception
biomédicale de la maladie. Le modèle étudié est celui de la bio-
Il propose une nouvelle terminologie en se basant sur trois termes anglais : illness, disease, sickness.
· disease désigne la notion bio-
· illness désigne des expériences et des perceptions socialement dévalorisées qui incluent l’expérience de la maladie sans toutefois s’y réduire complètement ;
· sickness est un terme neutre. Le sens précis peut se rapporter, selon le contexte soit à la notion médicale de la maladie, soit à sa dimension psychosociale.
Allan Young a repris cette terminologie pour la modifier :
· disease : entité nosologique qui est reconnue par la bio-
· illness désigne l’état de maladie en tant que subjectivement reçu par un individu (patient).
· sickness : désigne l’état de maladie en tant que maladie socialement reconnue
Ces terminologies se sont imposées aux chercheurs en Anthropologie en raison de la valeur opératoire. Elle permet de distinguer les différents niveaux auxquels la notion de maladie peut être appréhendée dans la recherche ; cette classification est d’autant plus intéressante lorsqu’il y a désaccord entre l’individu qui se croit malade et ceux qui ne le croient pas malade et dont il va solliciter la reconnaissance de sont état de malade. Cette reconnaissance de l’état de maladie est toujours le résultat d’une négociation.
Illness et sickness sont universels parce qu’ils désignent l’état de la maladie, notion qui est inséparable de la communication sociale. Les partenaires sociaux doivent disposer d’une définition commune et sociale de l’état de maladie et de ressources sémantiques pour traduire en des termes sociologiquement significatifs le vécu individuel. Replacer au centre de l’étude la notion même de maladie a conduit de nombreux auteurs à renoncer à la notion d’anthropologie médicale pour lui préférer la notion d’anthropologie de la maladie.
EX Introduction à l'anthropologie de la maladie.(Reynier
http://www.reynier.com/ANTHRO/Ethnomedecine/Intro.html
Eléments d’interprétation dans les différents pays :
Anglo-
Allemagne : Ethnomedizin=medizinische Anthropologie ; Medizin ethnologie ; Kultur
vergleichende medizinische Anthropologie : déf : Interdisziplinäres Fachgebiet, dass Sozial-
Traduction: anthropologie médicale comparant les cultures:domaine d’études interdisciplinaires,
qui relie les savoirs en matière sociale, culturelle, et des sciences de la vie, dans le but d’explorer systématiquement la relation entre médecine et culture.
Ancienneté : arabes, grecs, chinois, médecine ayurvédique pour l'Inde
(voir MAZARS G.(1995), La médecine indienne, Presses universitaires de France, Paris).
3. Une science interdisciplinaire
(exemple que je connais bien pour y avoir effectué de l'ethnobotanique: Pharmacopée caraïbe « Tramil » ; action du pharmacien Joseph Henry en Guadeloupe) :
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Epidémioanthropologie
Facteurs alimentaires, d’où maladies : signalé dès l’Antiquité
Médecine ayurvédique :
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Hippocrate : idem cf Corpus hippocratique
Médecine et pharmacognosie : nécessite une bonne identification des maladies et des remèdes ( goûter, participer, enregistrer…)
Histoire : il existe des lettres de demandes, de cadeaux en rapport avec la médecine
La médecine traditionnelle fut longtemps sous estimée…l’ethnographie ne servait plus à rien.
4. Méthodes de recherches interdisciplinaires ou de la coopération à l’interdisciplinarité :
Apports de l’ethnomédecine : voir Méthodes de l’ethnologie (PUF)
2 types de méthodes interdisciplinaires
Par division ex math et géométrie
Au contraire par agrégation de différents matières
Méthodes et résultats
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Méthode=ensemble de techniques dont le choix et la forme sont surtout liées aux objectifs de la recherche
Techniques : définitions (conditions), modalités, validité…
Ouvre des connaissances, et permet le progrès de la médecine.
Exemple Inde : coexistence des deux médecines (méd. trad. avec théorie des humeurs), d’où étude de la philosophie, de la cosmogonie…( Cf mes études en Alsace)
5. Raisons du nouvel intérêt envers les savoirs et usages vernaculaires :
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SAVOIR DONNER QUELQUES EXEMPLES
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